In the Studio With Giorgio Petracci

March 16, 2023

Just meters away from his 10-year-old son’s elementary school in a small Eastern Paris suburb, Giorgio Petracci sits in his light-filled studio. he speaks to me through Zoom, seated in front of his newest painting 1538. The piece is a vast in scale, emoting feelings of serenity and stillness. Like tasting the cleanest water, or breathing the freshest air, to look at Petracci’s work is to enter a different atmosphere devoid of polluted fog: clear, calm, and quiet. Petracci, humble in his practice, share his story of an idyllic childhood in a small Italian city, much like the quaint Fontenay-sous-Bois where he now resides. The contemporary artist explains for how he eventually found his passion for painting and sculpture in the bustling hubs of Bologna and Paris.

Growing up with his family in Fermo on the Eastern Italian coast, Petracci’s exposure to t fine art was minimal apart from his own hobbies of painting and design, with he kept close to his chest. Although his family was not against art as a passion, in practice, they acknowledged that it wasn’t necessary a sensible path. At the age of 18, Petracci moved to Bologna, Italy to pursue a career outside of art. But Bologna, vibrant with artists and designers, unveiled to the young artist that no path was impossible.

Petracci quickly became acquainted with a plethora of student artists, from painters to dancers and performers, who in a few years time, and with Petracci’s help, formed an artist collective know as XY. For two years, this group took turns exhibiting its artists’ work throughout the city of Bologna, even being asked to curate shows and put on performances for the local University. This experience was integral to Petracci rediscovering his passion for art, and provided opportunities for him to showcase his talents. Some of these artistes, one of which is now a teacher at the University of Bologna, he still keeps in close contact with.

After university, Petracci found himself working professionally in interior architecture and furniture construction, working for esteemed firms such as Giorgio Armani. With this position came many responsibilities, but ultimately a great deal of artistic freedom. Despite the amazing opportunities for travel and creative liberties this position offered, however, Petracci could not escape his desire to paint, and by 2015, de dedicated his career to being a full-time artist.

From his years growing up by the Adriatic Sea to the Parisian architecture, many images and memories influence Petracci’s abstractions, images that the artist can’t forget. Although he continues to visit the cities that he considers to be part of his artistic journey, these days his inspiration comes from discovering new places inside himself. « Now I am travelling in a different way, in a more personal way, » he states.

For Petracci, each of his pieces represents a crack, or an opening into a world in which we discover new ideas and understand our existence and image on this earth. « In our lives, » he says, « we have moments where we can see things clearly, but they are really short moments because we are occupied by other things. » Petracci’s paintings are windows into alternate dimensions where things not visible to the naked eye can be seen: matter and existence, innovations, and undiscovered landscapes. This opening into abstract thought is, for Petracci, constantly agape and ever-changing.

Inspired by the likes of architects and abstract artists Cy Twombly, Raoul de Keyser, and Sao Woo-Ki, Petracci’s work speaks to the creation of unknown worlds and pushes the viewer to follow a path of personal and emotional discovery. This year, Petracci is excited to explore incorporating music, sculpture, and writing into his practice, and to share more about his story through various forms of multimedia.

Sugarlift is excited to feature Petracci’s work in the newest Hudson Yards restaurant, Greywind, with esteemed chef Dan Kruger this coming Spring.

From Sugarlift Editorial, March 16, 2023

Giorgio Petracci

de Danielle Cohen, Paris Décembre 2022

Giorgio Petracci peint, sculpte, il pourrait aussi bâtir. Son support, c’est le bois qui le rattache à l’enfance, au temps passé dans l’atelier de menuiserie du père. Il fait des jeux de construction, des pièces colorées pour des installations miniature, des colonnes dressées, des stèles sans date ni écriture. Nourri de ses premières expériences artistiques, d’architecture, d’images et de mythes, il est désireux d’une dimension plus personnelle et se tourne vers une archéologie du présent. Le bois est une matière vivante réagissant à la lumière, à la chaleur.  Il en connaît les lignes, les fissures et les nœuds qui suivent les coupes. Sur ce support au caractère iconique, il laisse libre cours au présent et à sa créativité, se projette et se découvre en faisant table rase. L’image est un palimpseste de hasard où la mémoire joue son rôle.

Plongeant dans la réalité de la matière autant qu’il s’éloigne de la représentation, il essaie de saisir l’au-delà de l’image, la marche de l’univers qui se fait en silence. Que se passe t’il sous la terre, comment exprimer l’espace discontinu et le temps qui échappe au présent, le sensible et l’intelligible, l’infiniment petit, les particules qui font le plein et le vide, les échos, ce qui en secret donne forme et matière à un réel qu’il veut créer plutôt que décrire, saisir le caractère d’exception ?

Ses rencontres littéraires lui inspirent des éléments de nature, rêvés et abstraits. Du végétal, de l’aquatique, un entre- d’eux des éléments, une impression plutôt qu’une narration : il utilise les taches de blanc du gesso, comme des points de lumière, en fait ressortir les contrastes par une couche de vernis satiné qui la cristallise, donne de la profondeur, délimite un espace.

Il n’efface pas la trace des lieux qui l’ont marqué, ni celle de la planche de bois qui étale la peinture. Chaque passage est une nouvelle étape dans sa peinture. Ni représentation ni mobilité, mais des couleurs qui véhiculent leur sens, énergie ou révolte pour cette trace de rouge qui accompagne l’émotion. Il se libère de trop d’images alentour en faisant le choix des espaces vides, des fissures qui promettent un glissement de sens, des accents de lumière sur la couleur.

Dans les détails de lignes et les nœuds qui suivent les coupes du bois, il décline les fenêtres vertes suggérant le paysage emprunté des jardins japonais, absent et au lointain présent, le jaune et l’ocre des saisons, l’éblouissement des levers et couchers de soleil..

La couleur est sa vraie poésie, elle vient peut-être de la lumière et de la pénombre qu’il a observé sur les murs et les plafonds des palais italiens. Douce et acide, elle laisse passer l’émotion d’un souffle, la matière organique, minérale, la fluidité de l’eau, l’air, le noir des sols d’asphalte. Elle est son plus beau sujet pour passer des formes géométriques sculptées dans les lignes du bois à la peinture sur bois, puis sur papier.

A partir de ses lectures Il est séduit par une autre expression, ce qui reste d’un mouvement, des particules transportées par le vent, qui rident la surface des mers et des océans, ce qui nous vient de plus loin, ce que les éléments naturels dévoilent dans leur déplacement. La légèreté du papier lui laisse cette liberté. Il se laisse enchanter par l’étrangeté d’autres lieux, la diversité du monde, les mouvements de l’espace et de l’air qui nous rendent solidaires, d’une nature venue d’ailleurs.

C’est en instantanés couleurs que des sables sahariens se répandent autour de nous. Avec virtuosité, il suggère ces grands espaces aux accents de lumière. Ils sont plus que l’image le reflet des tourbillons et des déplacements d’un ensemble cosmique.